Il y a des moments qui marquent chacun d’entre nous. Que ce soit une naissance, la première fois qu’on a posé un pied dans la neige, la première cuillère de Manjar qui nous a rendu addict ou encore cette après-midi là où vous passiez votre temps à regarder le plafond perdu dans vos pensées. Bref, un moment qui reste dans un coin de la mémoire quoi qu’il arrive. Et bien mes 4 heures à bord du minibus Martín Pescador en font partie :
4h de trajet sur une route de gravier longeant l’immense « Lac du Général Carrera » qui relie le Chili et l’Argentine du petit village « Puerto Rio Tranquilo » jusqu’à « Chile Chico« . Assis à l’arrière du bus, le décor est planté et le film peut commencer. Le réalisateur n’a que 4h pour nous conter l’histoire de la Patagonie. Le héros aquatique occupe toute l’espace et curieusement je ne m’en lasse pas. Les montagnes elles-mêmes se reflètent dans ce drap bleu huilé afin de mettre en évidence leurs meilleurs apparats. Devant, dans les plaines jaunies par l’automne qui commence, quelques chevaux sauvages galopent. « La Pampa« , il parait qu’on peut la surnommer ainsi. Un vieux Toyota pickup démembré ajoute une once de temps. Au fond, les toits de la Cordillère enneigée gouvernent le reste du paysage. Dans notre minibus, je fais mine de trembler par la route non asphaltée, mais en réalité, il s’agit bien de spasmes de beauté…
Le réalisateur ne me laisse pas une minute de répit et fait entrer un nouveau protagoniste : le soleil. Il s’apprête à nous souhaiter bonne nuit et laisse des traînées de couleurs pour marquer son coup (rose, violet, bleu, jaune…). Le fourbe, il tente de détrôner la place du héros. Heureusement, l’eau du lac riposte et semble gagner du terrain pour rejoindre la lumière de l’être étincelant… Pendant ce combat ardu et coloré, le minibus continue à serpenter au milieu des montagnes… Je comprends enfin : nous sommes les 16 rescapés d’un voyage direction le paradis. Plus tard, lorsque la nuit tombe, un lac d’un bleu presque blanc se mélange au bleu sombre d’un second. Sans doute les petits frères du héros. Enfin, les montagnes jouent aux ombres chinoises et prennent la forme de grands visages Indiens allongés sur le sol. Serait-ce un hommage aux Patagons d’autrefois ?
Les 4h viennent de s’écouler et le mystère plane encore. C’est ça, la Patagonia…
6 Commentaires
Coucou les BloupTrotters,
La photo en haut de l’article est juste MAGNIFIQUE. Pouvez vous SVP me l’envoyer en format HD
Merci d’avance.
Plein plein de gros bisous
Merci beaucoup mon petit papa :) cet endroit était féerique ! On va essayer de te l’envoyer mais la wifi en Bolivie c’est pas gagné…
Magnifique de chez Magnifique toutes ces belles images !!!
Je vous embrasse
Tata Denise
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de nous mettre un commentaire Tata Denise, nous en sommes ravis :)
bonjour chers Bloup trotters,
c’est avec grand plaisir que je tombe sur votre page et ne peux résister au plaisir de vous transmettre mes félicitations concernant votre trip au Chili.
en ce qi me concerne, j’ai fait ce voyage voici presque 40 ans je n’ai rien oublié.
j’ai commencé mon trip en 1976 aux Etats unis et suis descendu jusque terre de Feu après 1 an et demi plus tard. C’était la génération des globe trotteurs , les Hippies et leurs valeurs. Bref, de quoi se régaler pendant des mois, des années.
des fois c’est très dur de quitter des potes avec lesquels on a bien rigolé mais ill faut reprendre la route.
maintenant j’ai 65 an, je suis toujours animé de cette flamme qui ne me lâchera qu’au moment où donc bravo et continuez
Bonjour Patrick,
Quel beau message. Quels beaux souvenirs…
Vous ne pouvez pas savoir comment ça nous fait plaisir de lire votre récit et de savoir que nous avons foulé les mêmes chemins que vous à quelques années d’intervalle. Ça devait être quelque chose à l’époque. Encore plus authentique qu’aujourd’hui. Vous avez fait un voyage qui ne se faisait que très rarement autrefois. Bravo d’avoir mené votre vie telle que vous l’avez fait, nous sommes en admiration devant vous.
Avez-vous continué à fouler la terre ? Êtes-vous toujours en vadrouille ?
De notre côté, le goût du voyage ne nous quitte plus non plus.. nous n’avons qu’une envie : repartir…
Merci encore pour ce récit qui nous plonge dans votre vie et dans ces beaux paysages.
À bientôt.
Cha des bloup Trotters.