C’est à ce moment précis de l’aventure que nous avons décidé de changer tous nos plans. Allez hop, on chamboule tout : on prend la direction de l’ouest du Sichuan : une des régions autonomes du Tibet. Puisque Greg en est maintenant à « Tintin au Tibet« , ça tombe bien (j’espère juste qu’il ne lira pas « Tintin objectif Lune » car sinon on n’est pas rendu…).
C’est parti pour une montée en altitude, la découverte de villages tibétains et de leurs temples mais surtout de magnifiques paysages. C’est simple, en quelques heures (enfin… beaucoup d’heures) de bus, on n’a plus l’impression d’être en Chine, nous sommes totalement dépaysés. Pour voir nos têtes de Bloup Trotters tibétains c’est par là. Par contre, dans ces contrées, on monte pas mal en altitude et il faut faire très attention au fameux « mal d’altitude ». On vous explique nos mésaventures un peu plus bas…
Découverte du Tibet au Sichuan de Chengdu à Tagong
De Chengdu à Kangding : 8h d’évolution crescendo niveau paysages
Nous sommes partis de Chengdu à 7h30 sous la pluie. Pour cette partie du voyage, nous partions à l’aveuglette, hors des sentiers battus touristiques et surtout sans aucun guide car Mr le Routard ne donnait aucune indication sur cette partie du Sichuan. Le Lonely oui.
Bref. La route était un peu brumeuse au début voire très brumeuse, on frôlait le paysage mystique. Après un bon petit somme, nous avons traversé plusieurs grosses montagnes par le biais de tunnels interminables… Mais au bout de chacun d’entre eux, un nouveau paysage incroyable nous éblouissait. Imaginez un peu : Des montagnes aux différents tons de verts et entourées parfois d’un halo de nuage blanc délicat, esquissaient le fond du paysage et venaient boire l’eau du lac gigantesque et paisible situé en premier plan. Il n’y a pas à dire, cette route est magnifique et il est difficile de se retenir pour ne pas dégainer l’appareil photo.
Avec l’expérience du train, nous avions prévu quelques vivres car nous pensions rouler pendant 8h sans s’arrêter. Heureusement, nous avons eu une pause déjeuner à 11h30. Par contre, mieux vaut être rapide car on a rarement vu un peuple manger aussi vite. « On dirait Sangoku avec son bol de riz » (dixit Greg).
Pendant ces 8h de bus, un Chinois nous a abordé car il connaissait un peu de français. Pour le plaisir, je vous note les phrases qu’il nous a sorti :
« T’as d’beaux yeux tu sais »
« Tu sais qu’tu m’plais »
« Mon rayon de soleil »
On a bien rigolé !
Finalement, les 8h sont passées assez vite sauf à la fin où le temps c’est un peu gâté et où la route s’est transformée en mini-route pas très rassurante (aussi large que le bus).
Pas trop à l’aise dans nos assiettes, une fois descendus du bus, nous avions deux solutions :
1. Rester une nuit ici, dans le froid et la pluie. En sachant que le peu de Kangding que nous avions vu, ressemblait à une route avec des immeubles en construction, pas très joli (bon allez, lâchons-le : moche même).
2. Partir directement pour Tagong et monter en altitude. Kangding s’élève déjà à 2560m d’altitude et nous nous apprêterions donc à monter à 3700m.
Le choix fut vite fait, même s’il ne faut normalement pas monter si vite en altitude, nous ne nous voyons pas rester ici. Encore plus, une fois que nous avons eu à faire aux chauffeurs de taxis tibétains mi mafioso, mi Joey Starr (avec leurs dents en or), qui voulaient absolument nous emmener dans leur Benz. Après avoir choisi, l’un d’entre eux, plus pour l’aspect financier (on savait que c’était 50 yuan, on a essayé de nous arnaquer mais on a tenu), que pour l’aspect sécurité, nous avons donc entamé notre second voyage en mini-van taxi cette fois-ci, avec notre baromètre de confiance au niveau -8000.
– Pensez à prendre vos billets la veille ou même avant, pour être sûr d’en avoir. Les prix évoluent en fonction des dates et des horaires. Pour info, nous avons pris le premier bus à 7h10 pour avoir le loisir (ou non) de ne pas nous arrêter une nuit quelque part et de faire le trajet d’une traite (ce que nous avons fait d’ailleurs). Il nous a couté 137 yuan par personne.
– La station de bus pour prendre vos billets se nomme « Xinnanmen Tourist bus station ». Elle se situe à 10 minutes à pied du métro « Chunxy Road » environ.
– Pour vous aider à comprendre le trajet, une sorte d’office de tourisme se situe juste à côté de cette station de bus (ça nous a beaucoup aidé car ils parlent anglais).
– Durée du trajet Chengdu Kandging : comptez facilement 8h de bus, en comprenant les pauses toutes les quasi 2 heures et la pause dèj de 30 minutes environ.
De Kangding à Tagong : les premiers paysages tibétains s’offrent à nous
À bord de notre taxi louche, on assiste à une engueulade entre une nouvelle passagère tibétaine et les trois compères déjà présents avec nous. Certainement dû à une histoire d’argent, on n’a rien compris mais on vous le fait partager.
On monte dans la montagne, il pleut encore et on ne voit rien à 2m… Notre chauffeur roule n’importe comment. Pour vous décrire un peu : ici, ils roulent avec la fenêtre ouverte comme ça, lorsqu’ils tournent à gauche, ils peuvent sortir la tête dehors pour bien accompagner le volant rance !).
Soudain le soleil apparait de l’autre côté de la montagne et là le paysage nous apporte du réconfort… C’est magnifique. Les maisons n’ont rien à voir avec ce qu’on a vu auparavant et pourtant nous sommes bien encore au Sichuan. Elles sont massives, presque carrées, de couleur grises et avec plein de fenêtres colorées aux motifs bien particuliers. C’est simple, sur l’un des murs des maisons, il n’y a presque que des fenêtres. Ça fait tout bizarre mais en même temps, mieux vaut en avoir beaucoup lorsqu’on sait que ce sont les seules fenêtres de la maison (les autres murs n’en n’ont pas ou juste une ou deux). Les plaines aux différentes teintes de jaunes défilent devant nos yeux. Des collines en premier plan, des montagnes gigantesques dans le fond et des petits villages disposés un peu partout dans le panorama. Parfois, un troupeau de Yaks traverse la route et on aperçoit aussi des yourtes de-ci de-là.
Notre chauffeur s’arrête et on doit descendre du taxi pour soit disant en prendre un 2ème… Nous qui avions repris confiance, on ne comprend rien et notre baromètre redescend à -5000.
Finalement, notre nouveau chauffeur fini par enlever son « cache bouche-nez » (vous savez ce qu’ont les Chinois à Paris, pour la pollution…) et on s’aperçoit qu’il n’a certainement que 20 ans. On se calme à nouveau et le paysage accompagné d’un merveilleux soleil, nous aident à nous bercer. Sur les montagnes, ils ont peint certains rochers avec tout plein de couleurs vives, tandis que d’autres arborent des écritures blanches. À cela, ils ont ajouté des fanions de toutes les couleurs. Sûrement pour célébrer des divinités.
Nous arrivons enfin dans un petit village (une rue en réalité). Le chauffeur s’arrête et nous indique « Tagong« . Nous sommes enfin arrivés. Nous n’avons pas encore de chambre mais ça ne fait rien, ici de toute façon il ne doit pas y avoir 36 choix. Il nous montre d’ailleurs du doigt une Guest House, on fait confiance à ce gosse de 20 ans ? Allez, on y va.
– Shuttle bus (ou taxi ou mini-van, c’est comme vous voulez) de Kangding vers Tagong : 50 yuan par personne. On n’a pas réussi à négocier mieux C’est un peu comme une mafia : ils connaissent les prix. Tenez bon pour négocier même face aux dents en or qui vous parlent. Finalement, ils ne sont pas bien méchants.
– Durée : 3h30 de trajet (car il y a souvent des bouchons).
Tagong : nos premiers pas au coeur de la vie tibétaine
Après 11h30 de transports, nous n’avions qu’une envie : nous poser. Greg était certain d’avoir vu le nom de Sally’s Guest House quelque part et on n’a donc pas réfléchi à deux fois lorsque nous avons vu le nom de cette auberge. Une femme tibétaine, aux habits traditionnels nous accueille. Même avec son oeil abimé, elle semble toute douce et nous indique une chambre à l’étage dans sa petite maison en bois.
L’ensemble est rudimentaire : 2 lits et une petite table. Nous avons tout de même une salle de bain privée, qui fait toilettes à la turc en même temps. L’eau qui sort du lavabo est marron et celle de la douche a légère odeur de vomis selon Greg. Mais finalement c’était suffisant et le côté authentique amène un certain charme.
À la fin de notre séjour, nous avons même pris quelques clichés avec les hôtes. Je me souviendrais toujours du regard sage et apaisant de la moine tibétaine, mais aussi de cet instant de rire avec une autre femme qui me trainait dans tout le jardin pour prendre une photo avec moi, avec le meilleur point de vue ! Greg rigolait bien du haut de la chambre ! Je vous laisse écouter la voix de la moine tibétaine expliquant une des prières qu’elle récitait tous les matins.
– Sally’s Guest House. Située sur la place du village. À côté du temple de Tagong.
Nous avons payé 60 yuan pour une chambre double. Soit 30 yuan par personne.
Attention, ne pas boire l’eau du robinet (de toute façon la couleur vous en dissuadera). Votre hôte vous apportera un grand Thermos.
– Si vous voulez connaître un bout de vie authentique tibétaine, frappez à cette porte. Nous, nous y sommes restés 2 jours.
Tagong et le mal d’altitude
Greg avait été clair avec moi dans le bus entre Chengdu et Kangding : « Attention, pas d’effet placébo par rapport à l’altitude, hein ?« .
Bilan : c’est lui qui a été malade toute la nuit avec des maux de tête et des envies de vomir incessante. Alors, on fait moins le malin hein ?
Non, sans rire, il faut faire très attention car monter en altitude peut être très dangereux. Nous sommes passés trop rapidement de 1000m d’altitude à Chengdu, à 3700m à Tagong. Le bond est trop important et peut être à l’origine de ce qu’on appelle « le mal d’altitude ».
Les symptômes du « mal d’altitude » sont les suivants : grande fatigue, mal de tête, nausée, perte d’appétit, sensation de vertige, insomnie. C’est simple si vous avez ces symptômes il faut vite prendre un médicaments pour vous « calmer », boire beaucoup d’eau mais aussi et surtout ne pas continuer à monter et au contraire redescendre petit à petit (ne pas redescendre d’un coup surtout). Enfin, évitez de prendre un bain long et chaud avant de vous coucher. Greg a testé pour vous et il vous le déconseille fortement.
Le côté négatif c’est que Greg avait tous les symptômes ! Nous qui pensions partir dans le reste du Tibet, c’était un peu mal barré, le Yéti c’est décidément pas pour tout de suite.
Pour ma part, j’avais juste la sensation d’avoir super soif, d’avoir la gorge sèche tout le temps, tout comme les lèvres (gercées également), mais aussi d’être beaucoup plus fatiguée alors que je me réveillais plusieurs fois par nuit avec des rêves rocambolesques et l’impression que la nuit n’en finissait pas (à cause d’une respiration plus courte).
La journée, ça allait un peu mieux et nous avons pu visiter Tagong et ses montagnes environnantes. Ici, les gens sont beaucoup plus bronzés et portent des chapeaux de cowboys. Les femmes, quant à elle, portent des chouchous colorés dans leur cheveux.
ATTENTION AU MAL D’ALTITUDE !!!
Sachez qu’il ne faut surtout pas déconner avec le mal d’altitude car il peut être extrêmement dangereux. Il y a certaines règles à respecter pour votre petit corps d’Occidentaux qui n’est certainement pas habitué à ce genre d’altitude. À la suite de cette mésaventure, nous nous sommes bien renseignés pour vous donner des infos utiles.
Voici un article qui peut vous aider :
Faut pas déconner avec le mal d’altitude !
Les Tibétains et leurs croyances
Tagong possède un monastère : « Tagong si jianjie ».
Passés la porte, un toit de fanions flotte au-dessus de nos têtes pour rejoindre les marches du temple. L’intérieur est très coloré. Un Bouddha siège dans le fond et des offrandes sont posées un peu partout.
À droite des marches principales, il est possible de rentrer dans leur véritable lieu de culte. Là, on passe dans une autre dimension. Même si les moines sont désormais propriétaires de smartphones, ils continuent à prier toute la journée en tournant dans le sens d’une aiguille d’une montre autour de Bouddha. On a dû mal à bien cerner ce genre de pratique à notre époque (tout comme n’importe quelle croyance) mais nous regardons avec respect et intérêt.
Les moines tibétains, tous au cheveux très courts (presque rasés), sont très sympathiques et nous font même rire lorsqu’ils montrent leur intérêt envers la GoPro de Greg. Bientôt on va voir des selfie avec Bouddha c’est sûr !
Entrée du temple de Tagong : 20 yuan par personne.
Derrière le temple, il y a ce qu’on appelle des « moulins à prières » (« mani korlo », en tibétain). C’est une croyance typiquement tibétaine qui consiste à tourner plusieurs cylindres de couleurs or, situés les uns à la suite des autres (plus ou moins grands selon les lieux) dans le sens d’une aiguille d’une montre et avec sa main droite. C’est leur façon à eux de prier. Cela permet de répandre les mantras présents dans les cylindres dans les airs, de la même manière que si on le récitait.
En tant que touriste moyen, nous avons fait le tour de ce bâtiment entouré de cylindre dans le sens inverse d’une aiguille d’une montre. Bravo ! Belle intégration ! C’est là que nous avons croisé un couple tibétain en habits traditionnels qui ont voulu faire une photo avec nous, avec leur Iphone.
Les paysages de Tagong
Tagong est un village situé dans une plaine ou vallée à 3700m d’altitude tout de même, entouré de montagnes encore plus hautes.
Forcément ça donne envie de faire un peu de marche dans les environs pour admirer les paysages montagneux qui nous sont offerts gratuitement (pour une fois en Chine).
Pour nous remplir le ventre, nous avons mangé des raviolis au Yak et au fromage de Yak au « Kampa Café ». Miam Miam, puis nous avons commencé l’expérience de la grimpette en montagne avec le facteur « altitude ».
Concrètement, lorsqu’on fait un pas, c’est comme si on en faisait 20 en basse altitude. Greg s’est d’ailleurs exclamé au bout de 15 minutes de montée « Aujourd’hui j’ai la condition physique d’un oursin« , alors c’est dire !
Une fois arrivés en haut, on est fiers d’admirer notre récompense : une vue sur les monts environnants et les vallées en contre bas. Nous nous allongeons quelques instants pour profiter de cet instant privilégier qui est juste parfait. Il faut bien car le lendemain, on le sait, Tagong sera déjà bien loin.
De Tagong à Daocheng ou la route de la mort
Nous sommes partis très tôt le matin avec la volonté de rejoindre Litang pour dormir. Nous avions vu que c’était plutôt pas mal comme endroit.
Le projet était simple : prendre un shuttle bus (taxi ou mini-van) de Tagong vers Xin du Qiao puis un autre de Xin du Qiao vers Litang.
Mais une fois dans le taxi, nous avons rencontré un couple de touristes chinois : « Shen Yan » (pour la fille) et « Tao Jinjing » (pour le mec) qui allait directement à Daocheng pour se rendre par la suite à Yading. C’est là qu’il nous ont indiqué que Litang n’étaient pas du tout une belle ville et qu’il ne valait mieux pas y aller. Puisqu’on faisait du hors piste au Tibet depuis Chengdu, nous n’avions rien réservé encore alors on a décidé de les suivre jusqu’à Daocheng.
Nous qui étions enjoués d’avoir fait une telle rencontre et de pouvoir voyager à plus que 2, nous avons très vite désenchanté. La route entre Xin du Qiao et Litang est plus que chaotique. Au départ nous étions bel et bien sur une route, mais d’un seul coup sans prévenir celle-ci se transforme en chemin ou plutôt en terre, pierres, bosses et graviers, le tout en serpentant sans cesse dans la montagne avec le ravins juste à côté. Sans barrière bien évidemment. On est secoué dans tous les sens comme Ace Ventura en Afrique (minute 5:43), mais avec le rire en moins. Surtout lorsque notre chauffeur nous montre une voiture récemment tombée dans le ravin. « Sache bien coco qu’il y a d’autres moyens pour nous rassurer et qu’il serait sympa d’arrêter de jouer au pilote et de frôler le ravin comme ça« . C’est clair : on a l’impression de vivre nos derniers instants.
La route est longue et il est difficile de reprendre de bonnes couleurs. Nous sommes tous livides dans la voiture et plus rien ne nous atteint, même pas les pauses pipi dans ces toilettes, ou plutôt ces trous aux odeurs délicates comme vous pouvez vous en douter. On vous a fait une petite photo pour vous montrer à quoi cela ressemble (heureusement ce n’est pas partout comme ça mais attendez-vous à en avoir souvent pendant vos virées en bus…).
Enfin, nous voilà arrivés à Litang et nous sommes ravis que Shen Yan et Tao Jinjing nous aient prévenus sur cette ville. On se croirait au far west… mais chinois. Dans ce décors de Lucky Luck, des Tibétains au look de cowboys nous regardent comme ils peuvent derrière toute cette poussière.
Nous avons fait une pause déjeuner (à 17h) et c’est là que nous avons réellement pu nous rendre compte que le nourriture chinoise se partageait. On met plusieurs plats au centre et chacun se sert dans un petit bol avec comme base le riz of course (qui remplace notre bonne vieille baguette française… aaaahhh nostalgie quand tu nous tiens).
Nous changeons de taxi (on commence à prendre l’habitude de ce mode de fonctionnement) mais nous restons tous les 4. Petit à petit la nuit tombe et vient le froid. Nous terminons notre route par des paysages lunaires vides de vies qui n’ont rien à envier à ceux de Star Wars.
Au total : 5h d’attente, 7h30 de trajet, 3 shuttles bus (ou taxis) différents et 7h de musique chinoise. Il y a de quoi péter un câble mais encore une fois on se raccroche aux paysages plus incroyables les uns que les autres.
…Et surtout on arrive enfin à Daocheng.
– Shuttle bus de Tagong vers Xin du Qiao.
Prix : 20 yuan par personne (Difficile de descendre davantage le prix)
Durée : 40 minutes
– Shuttle bus de Xin du Qiao vers Daocheng.
Prix : 200 yuan par personne (on a négocié car nous étions 4 à vouloir y aller).
Durée : 7h30 de trajet entre Xin du Qiao et Daocheng. Xin du Qiao-Litang : 5h30 et Litang-Daocheng : 2h30 (en comprenant les nombreuses pauses sans raison du chauffeur).
La route est vraiment dangereuse et on a eu peur à plusieurs reprises. C’est mieux de le savoir avant car ça peut vous préparer.
Il y a un arrêt « manger » à Litang mais prévoyez autre chose car la route est longue avant d’y arriver.
Pour info, comme nous voulions au départ faire Xin du Qiao-Litang, nous avions réussi à négocier 110 yuan par personne (on nous avait donné comme ordre de prix 120 yuan par personne).
Durée du trajet Xin du Qiao-Litang : 5h30.
Daocheng : Notre ville de convalescence
Même si on est content d’arriver, ici l’ambiance est étrange. Le chauffeur nous lâche dans un hôtel à 150 yuan la nuit : le « Xing Yuan Hotel ». On est mort, et on veut vite se coucher. Greg ne ressortira pas indemne de cette nuit. Est-ce le mal d’altitude (car Daocheng est situé à 3750m d’altitude) ou le repas de 17h un peu louche, toujours est-il qu’on vous laisse deviner la suite…
Le lendemain, c’est pas beaucoup mieux et on prend la décision de rester 2 jours sur place pour nous rétablir un peu. On en est même au point de tester les médicaments chinois. Un contre le mal d’altitude pour Greg et un autre contre le rhume pour moi. On n’est pas beau à voir.
Dehors on a dû mal à respirer, en même temps Daocheng possède le plus haut aéroport civil au monde à 4411m d’altitude. Alors avec nos pauvres petits coeurs de Français, on ne fait pas le poids.
Doacheng n’est pas vraiment une jolie ville et il n’y a pas grand chose à voir. C’est plutôt un point stratégique pour se rendre à Yading : une réserve naturelle comprenant des monts s’élevant à plus de 6000m d’altitude ainsi que des lacs uniques s’élevant à plus de 4000m. Le trek dure entre 3 et 5 jours et il faut être plutôt un randonneur de montagne averti pour monter aux sommets. Avant notre arrivée, nous avions dans l’idée de le faire mais vu notre état nous avons renoncé. De plus, le prix n’est pas donné, il faut compter environ 350 yuan par personne.
Côté restaurant, Daocheng n’est pas donné. Nous qui avions l’habitude de manger pour presque rien, ici on est obligé de lâcher quelques yuan supplémentaires et pour des plats pas très bons en plus. En même temps, nous sommes tombés au moment du festival de mi-automne.
Heureusement nous avons croisé la route du « Bu er café » pour nous ressourcer un peu dans un cadre un peu plus européanisé où il fait bon de s’avachir sans honte ou même de bosser un peu. On peut y boire thes, cafés, bières et cocktails ou grignoter un bout. Il y a même des sièges balançoires sur la terrasse.
« Bu er café » : 48 rue dexi (section 1).
Il faut bien regarder car le café n’est pas à même la rue. Il faut monter un escalier en fer pour y accéder, situé à gauche d’un bâtiment intitulé « Tibetan hotpot ».
Prix 38 yuan pour un plat et pour les boissons entre 20 et 30 yuan.
Grâce à Lee Shen (le fils des gérants de l’hôtel), nous avons pu obtenir un billet de bus pas trop cher pour nous rendre à Shangri-la (à 107,50 yuan par personne). Le dernier jour, il nous a montré les « grasslands » (les plaines) de Daocheng à côté du mont Bouddha, ainsi que la pagode « Ta » (nous ne sommes pas trop sûrs du nom) de nuit, toute illuminée avec ses moulins à prières.
Puis, il nous a aussi emmené dans un restaurant sichuanais pour finir en beauté. Cette fois, nous avons beaucoup apprécié les plats. Bien huileux et bien gras certes mais très raffinés côté gustatif. Ça se rapprochait plus de la cuisine « chinoise » que l’on mange en France. Un plat avec du de poulet et des morceaux de cacahuètes, ou encore du poulet un peu caramélisé avec des légumes verts. Juste délicieux !
Enfin, pour nous faire plaisir, il nous a montré une petite boulangerie au look français qui fait plaisir à voir et à goûter (comme ce pain au chocolat avec de la crème de marron à la place du chocolat. Mmmmmmh). Bref, super sympa !
– Pagode Ta : à l’entrée de la ville de Daocheng.
– Boulangerie pour vous ressourcer, située au 15 Rue Gongba.
De Daocheng à Shangri-la : route de l’enfer ou du paradis ?
Départ à 6h10 pour nous rendre à Shangri-la dans le Yunnan. Petite surprise pour commencer : nous sommes aux places 36-37 mais une fois arrivés au fond du bus les numéros s’arrêtent à 35. QUOI ???? Heureusement, Greg fini par demander à une jeune fille de nous aider et les sièges 36-37 existent bel et bien mais il s’agit des sièges d’appoint situés tout devant (un peu comme les vieux strapontins au théâtre, vous voyez ?). Donc c’est parti pour 12h de bus « convenablement bien assis », avec un départ de nuit et dans les montagnes et c’est pas 12h d’autoroute mais 12h de serpentins à flanc de montagne qui nous attendent. Inspiré par cette route de l’enfer, Greg a sorti sa plume pour vous faire partager le voyage : « Fly me to the moon ».
Au cours de ce trajet, nous avons fait la rencontre de Frédérik : un Belge de Gant qui voyageait en Chine pendant 6 semaines. Nous avons bien sympathisé et mangé avec lui le midi. Il parlait très bien français (contrairement à ce qu’il disait) et ça nous a fait du bien de rencontrer un Européen car en Chine la plupart des touristes sont en fait… Chinois. De plus, il nous a parlé d’un beau treck à faire proche de Shangri-la, à Yubeng parmi les montagnes… Il a adoré et nous en a dit que du bien. On verra bien si on y va ou pas mais ça nous a bien alléché.
Seulement 40 minutes après notre pause déjeuner, coup de théâtre ! Suite à un appel téléphonique, le chauffeur fait demi-tour au beau milieu d’un virage oui oui ! La raison : le bus qui nous suivait quelques kms plus loin a crevé… On respire un bon coup, « On croit en toi mec, ce demi-tour en montagne tu l’as déjà fait n’est ce pas ?« .
Lessivés, nous arrivons tout de même encore une fois sain et sauf (merci pour les portes bonheurs Mamie :) ) à Shangri-la. Le temps de dire au revoir Frédérik et de lui souhaiter une belle route et nous voilà de nouveau dans un autre taxi pour nous rendre dans notre Guest-House : Sol inn tree. Et voilà, le Sichuan est déjà derrière nous.
Si vous le voulez bien, maintenant on va se reposer un peu dans le calme de la vieille ville de Shangri-la, dans la région du Yunnan, pour nous remettre de toutes ces émotions.
– Trajet Daocheng vers Shangri-la en bus : 107,50 yuan par personne (on a mis du temps pour l’avoir mais les gens de l’hôtel étaient super gentils donc on a fini par réussir. Insistez !).
Sinon, pour prendre les billets, rendez-vous à la station de bus quelques jours en avance car c’est vite complet et il n’y en a qu’un par jour.
– Durée : 12h de trajet sur papier (nous on a mis 11h en comptant les pauses pipi, déjeuner et crevaison).
– Le bus s’arrête « à peu près » toutes les 2 heures pour la pause pipi et vers 13h
pour la pause déjeuner : 25 yuan le plat et 3 yuan le riz en plus.
12 Commentaires
Les images et le récit sont superbes ! Merci pour ce partage sur la route de Sichuan !
Merci beaucoup pour ce gentil commentaire :) La route fut longue mais pleine de rebondissements ! Je suis contente si le récit t’a plu ma petite maman :)
magnifiques images et dépaysement.
Avez vous vu Serge le Lama?
Merci beaucoup Sylvain. Nous sommes heureux que les photos te plaisent et surtout de pouvoir te lire !
Malheureusement, nous n’avons pas vu Serge le Lama mais par contre on a croisé Yak (y Chan) héhé !
Quel plaisir de lire vos aventures les amis !
On pense fort a vous. Gros bisous
Merci beaucoup Guigui ! Nous espérons aller d’aventures en aventures et de vous faire partager tout ça au fur et à mesure pour que vous le viviez presque en simultanée avec nous :) On pense fort à vous aussi, on a hâte de vous voir peut-être au pays des Caribous :)
Salut les p’tits loups !
Vos aventures sont bien plus passionnément et pertinemment racontées que tous les meilleurs Guides de la terre !
Merci de nous les faire partager !
Bisousssssss
Sylvie
Merci beaucoup pour ton commentaire ma petite tata ! Et quel commentaire, nous n’en demandions pas tant ! Ça nous touche beaucoup ! Nous sommes ravis de pouvoir vous faire voyager et découvrir ce que nos yeux captent chaque jour…
Plein de bisouuus à vous deux.
Un plaisir de vous lire depuis le début!
Merci pour le partage!
Belle route à tous les deux,
xxx
Klara
Ooo Merci beaucoup ma Klara pour ce gentil commentaire !
Nous sommes ravis que tu nous suives ainsi. Nous espérons vous faire voyager encore longtemps.
Plein de bisous à vous deux.
Merci à vous deux de nous faire rêver
Sachez qu’avec ces récits et ces images magnifiques, nous avons l’impression d’ être avec vous
Et ça fais du bien
Merci et gros bisous
Mumu Eric
Merci beaucoup ma petite Tata de nous soutenir ainsi par des mots si gentils.
Nous sommes heureux de vous faire vivre tout cela comme si vous étiez un peu avec nous :)
Plein de bisous de nous deux.